samedi 10 mars 2018

Richard J. HARER (1924 - 2019), USA



Né le 8 octobre 1924 à Painsville, Ohio, Richard James Harer entre à l'âge de 18 ans dans l'US Army Air Corps souhaitant devenir pilote de chasse. ''A la place'', il devient copilote de bombardier sur B-24 basé en Grande-Bretagne entre 1943 et 1945 (31 missions de combat). A sn retour aux Etats-Unis, il passe u diplôme d'ingénieur en mécanique au CalTech et un Master de Sciences en gestion des systèmes à l'University of Southern California (USC).

Affecté d'abord comme pilote d'essais sur la base de Wright-Patterson, il rejoint rapidement la Base d'Edwards où il testera de nombreux appareils, notamment le Republic F-84F. Il a été également un des rares pilotes d'essais américain à venir voler en France pour tester le Mystère IV et le Vautour.

Le 4 septembre 1954, il fait partie des 4 pilotes de la Base d'Edwards qui pilotent un F-84F Thunderstreak pour le Trophée Bendix (course transcontinentale US qui exista en 1931 et 1962).
Il est ensuite affecté au programme X-1B - il effectue son premier et unique vol sur X-1B le 4 novembre 1954.
Un mois plus tard, le 22 décembre, alors qu'il effectue un vol d'essai sur Lockheed F-94C-1-LO Starfire, il s'écrase, mais est très grièvement blessé - c'est son collègue et pilote Mel Apt, qui volait avec lui dans un autre appareil qui se pose en urgence et l'extrait de son cockpit en flammes : Richard J. Harer sera amputé de ses deux jambes, aura de multiples fractures au dos et au bras gauche, d'importants traumatismes crâniens, de sévères brûlures, etc... Sa convalescence va durer de très nombreux mois. Son accident fera l'objet d'un important et bel article, paru dans Life Magazine le 18 juin 1956, sur les dangers du métier de pilote d'essais : 10 000 Men to a Plane.
Ce jour-là, Richard J. Harer devait essayer une manoeuvre du parachute d'atterrissage lors d'un déclenchement en vol à près de 1 000 km/h.
Une fois le parachute ouvert, l'avion commença donc à chuter rapidement. Il y avait deux systèmes pour larguer le parachute : un manuel déclenché par le pilote, et en cas d'échec, un autre système manuel avec une charge pyrotechnique pouvait aussi être déclenchée : aucun des deux systèmes de largage fonctionna ! Une troisième solution avait été prévue au cas où les deux premières solutions ne marcheraient pas : à savoir, pour le pilote, accompagner son avion en piqué pendant la chute afin de mettre le parachute dans l'axe du réacteur et allumer la post-combustion afin qu'il se détache lui-même - une solution très risquée, et qui ne marcha pas non plus ! 

Richard J. Harer ne se souvient pas de l'accident - dans ses déclarations, il dira << Je me souviens d'être à 20 000 pieds (environ 6 000 mètres) d'altitude, avoir ouvert le parachute, et de me réveillé à l'hôpital deux semaines plus tard ! >>

Mel Apt qui lui a sauvé la vie se tuera le 26 septembre 1956 à bord de son X-2 qui s'est désintégré en vol peu de temps après qu'il ait franchi mach 3 (il est le premier pilote à mach 3) au cours de ce même vol.

Il se retire, par obligation et contre son gré, du service actif de l'US Air Force. Mais il est toujours déterminé à continuer dans l'aéronautique et dans le domaine qui était le sien, les tests et essais en vol. Il le fera comme civil, travaillant comme consultant pour plusieurs compagnies, notamment sur le programme X-15 en tant que Project Manager du début à la fin du programme (1956-1968).

Il prend définitivement sa retraite en 1978.

Richard J Harer était marié depuis 72 ans, avait 4 enfants, et il est mort le 20 novembre 2019 à 95 ans.

Crédit : Collection Stéphane Sebile / Spacemen1969
             Space Quotes - Souvenirs d'espace
             US Air Force

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire